Samson & Dalila

De l’Ancien Testament à Cecil B. DeMille, les sulfureuses relations amoureuses de Samson et Dalila n’ont cessé de susciter condamnations morales et fébrilités inavouables. Est-ce un total hasard que soit revenue à Camille Saint-Saëns la tâche de mettre en musique pour l’éternité cette fable biblique au parfum capiteux ? Même si le compositeur du Carnaval des animaux et de la Grande Symphonie en ut majeur s’est parfois fourvoyé à la scène, manquant de cette inspiration sans laquelle il n’y a point de chef-d’œuvre, il trouve avec Samson et Dalila le chemin de la réussite. L’érotisme qui sous-tend cet épisode de la Bible ne pouvait que le fasciner et le contexte sacré lui offrir un paravent idéal pour cacher au monde son intense sensualité. Au-delà du rôle emblématique de Samson, vaillant dans tous les sens du terme, c’est à Dalila que revient la musique la plus marquante de l’ouvrage.

Si l’écroulement final captive le spectateur et rassure la morale, ce sont bien les phrases caressantes de l’héroïne qui nous bouleversent. Camille Saint-Saëns, grand admirateur de la Principauté, cachait bien son jeu, mais voilà que son opéra nous le dévoile.

CRÉDITS

Direction musicale : Kazuki Yamada
Mise en scène : Jean-Louis Grinda
Décors et costumes : Agostino Arrivabene
Lumières : Laurent Castaingt
Conception et contenu vidéo : Studio A+E / Arnaud Pottier
Chorégraphie : Eugénie Andrin
Chef de chœur : Stefano Visconti